« L'apprentissage anticipé de la conduite » ou AAC, terminologie officielle de la conduite accompagnée, fait l’objet d'une attention particulière depuis son lancement, à la fin des années 1980.
Le premier bénéfice de cette formation est un taux de réussite à l’examen du permis de conduire nettement supérieur à la moyenne : aujourd'hui de 74 % contre 55 % pour les candidats issus de la filière classique des auto-écoles.
Dotés d’une meilleure maîtrise de leur véhicule, les jeunes conducteurs passés par la conduite accompagnée semblent également moins impliqués dans les accidents.
Les statistiques de la Sécurité routière démontrent la forte exposition au risque des 18-24 ans sur la route. En 2017, ils représentaient 23 % des tués et 30 % des blessés enregistrés sur la route en France métropolitaine. Leur responsabilité était engagée dans 70 % des accidents les impliquant, qu’ils soient matériels ou corporels.
Ces chiffres expliquent pourquoi les conducteurs novices font l'objet d'un permis probatoire et de primes d'assurance auto au coût souvent plus élevé.
Si les 18-24 ans restent les conducteurs dont le taux d'accidents est le plus important, celui-ci diminue depuis 2010. 562 jeunes avaient perdu la vie dans un accident de la route en 2017, 35 de moins qu'en 2016 (– 6 %).
Ces progrès sont rendus possibles grâce aux campagnes de sensibilisation face aux dangers de la drogue et de l'alcool au volant et à la multiplication des contrôles et des radars. La Sécurité routière estime également que la conduite accompagnée a joué un rôle dans la baisse des accidents.
L'observation des comportements montre que les conducteurs ayant suivi la conduite accompagnée ont une meilleure maîtrise de leur véhicule, et en conséquence moins de risques de connaître un accident de la route.
Les pouvoirs publics ont souhaité accroître le nombre de jeunes conducteurs suivant un apprentissage de la route par conduite accompagnée.
Ainsi, depuis octobre 2014, celle-ci est autorisée dès 15 ans. Les jeunes conducteurs profitent ainsi d'une année supplémentaire pour se former et roulent généralement plus que les 3 000 km requis (jusqu'à 4 000 km) avant de passer le permis. L’objectif est donc double : des jeunes conducteurs plus aguerris et un taux d’échec au premier examen réduit.
Choisir la conduite accompagnée a aussi un impact bénéfique sur les contrats d’assurance auto. En effet, les compagnies d’assurance qui établissent les tarifs de leurs contrats à partir de données statistiques observent, elles aussi, les bénéfices de la conduite accompagnée et proposent des conditions spécifiques à ces jeunes conducteurs.
L'extension de garantie des contrats d’assurance des véhicules utilisés par les accompagnateurs est généralement accordée, sauf condamnation préalable pour un délit grave (conduite en état d'ivresse, délit de fuite, refus d’obtempérer au volant…). Elle entraîne l'application d'une franchise « conducteur novice », d'un montant limité, en cas d’accident.
Les titulaires de l'AAC bénéficient, une fois leur permis obtenu, de tarifs préférentiels. Généralement, la prime supplémentaire demandée à ces conducteurs (jusqu'à 100 % du tarif de base) est réduite de moitié. Après la première année d’assurance, la surprime est de nouveau réduite de moitié si l’assuré n’a été responsable d’aucun accident. Elle est supprimée après deux années.
Pourquoi choisir la conduite accompagnée ?
200 000 : c’est le nombre d’automobilistes qui obtiennent leur permis après être passés par la conduite accompagnée, chaque année, en France (1). Également appelé apprentissage anticipé de la conduite, le dispositif, qui existe depuis 1987, multiplie les avantages. Zoom sur quatre d'entre eux.
Pourquoi attendre ses 18 ans pour apprendre à conduire, quand on peut s’y mettre bien plus tôt ? En France, il est en effet possible de se lancer dès 15 ans, grâce à l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC), plus couramment appelé « conduite accompagnée ». Un dispositif toutefois soumis à conditions.
La réussite à l’examen du Code de la route est le premier impératif pour pouvoir passer derrière le volant. Vingt heures de conduite minimum réalisées avec un moniteur d’auto-école sont également nécessaires pour poursuivre la formation.
À l'issue de cette première étape, une attestation de fin de formation initiale est délivrée, permettant à l’élève de conduire 3 000 kilomètres (minimum obligatoire pour passer le permis en conduite accompagnée), sous la surveillance étroite d’un accompagnateur titulaire du permis de conduire depuis au moins cinq ans sans interruption.
Deux entretiens pédagogiques obligatoires avec le moniteur d’auto-école ponctuent cette deuxième étape de la formation. Le premier est organisé quatre à six mois après la date de délivrance de l’attestation de fin de formation initiale, le second lorsque 3 000 kilomètres en conduite accompagnée ont été parcourus.
À cette occasion, les apprentis conducteurs sont invités à partager leurs premières expériences de la route et à échanger sur des thèmes variés liés à la sécurité routière. Par ailleurs, afin d’évaluer leurs progrès, un test de conduite est également prévu.
Ce n’est qu’à l’issue de cette deuxième étape que l’élève pourra finalement se présenter à l’examen de conduite, à condition d’avoir atteint l’âge de 17 ans et demi. Chaque année, ce sont près de 200 000 jeunes qui obtiennent leur précieux sésame (1). Rien d’étonnant à ce plébiscite tant il cumule les avantages.
Né à la fin des années 1980, l’apprentissage anticipé de la conduite avait pour objectif, lors de sa création, de faire baisser le taux d’échec au permis de conduire. Pari tenu ! Donner à l’apprenti le temps nécessaire pour se former, aux côtés d’un accompagnateur, expérimenté qui plus est, lui permet d’acquérir plus d’aisance dans l’exercice de la conduite. Résultat, le taux de réussite à l’examen s’élève à 74 % à la suite d’un AAC, contre 55 % en moyenne après une formation classique de vingt ou trente heures.
À noter qu’outre l’effet sur la formation à la conduite en elle-même, le dispositif peut également avoir un impact sur le tarif des assurances, les jeunes conducteurs passés par la conduite accompagnée pouvant souvent bénéficier d’un tarif préférentiel.
Preuve de confiance supplémentaire des assureurs envers ces nouveaux usagers de la route, ils sont soumis à une surprime moins importante que les autres jeunes conducteurs. Le plafond de la surprime est ainsi réduit à 50 % la première année de conduite, avant de passer à 25 % la seconde sous réserve de ne pas avoir eu d'accident responsable.
Depuis le 1er mars 2004, l’obtention du permis de conduire s’ouvre sur une période probatoire. En effet, les nouveaux titulaires du sésame ne disposent au départ que de 6 points au lieu de 12. Les 6 points manquants ne leur sont attribués qu’au bout de trois ans, à condition qu’aucune infraction n’ait été commise dans ce laps de temps. Pour les conducteurs ayant obtenu leur permis via le dispositif d’apprentissage anticipé, cette période probatoire est réduite à deux ans.
Depuis le 1er janvier 2019, il est possible de réduire la période probatoire du permis de conduire de deux ans à un an et demi, dans le cas de jeunes conducteurs passés par l’AAC, et ayant suivi une formation complémentaire réalisée en auto-école. Moyennant une centaine d’euros, les automobilistes devront réaliser cette formation six à douze mois après l’obtention du permis de conduire. Dispensée collectivement par un moniteur d’auto-école, cette formation dure sept heures.
En plus de permettre au conducteur de se former sur des trajets et dans des situations variées, l’apprentissage anticipé de la conduite permet un échange privilégié entre l’élève et son accompagnateur (généralement un parent), mais aussi entre le conducteur en herbe et son moniteur (notamment pendant les entretiens pédagogiques). Autant de discussions qui peuvent avoir des effets bénéfiques positifs et permettre une prise de prise de conscience anticipée quant aux responsabilités qu’implique le fait d’être un usager de la route.
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